C’est un Français, surnommé le Roi de la capote, qui m’a mis sur la piste de mon reportage en Malaisie. Ce parapharmacien et sexologue parisien a vendu des préservatifs à Paris pendant vingt ans, dans le XIe arrondissement, avant de fermer boutique en novembre 2024. Alors que je cherchais à comprendre le fonctionnement de l’industrie du préservatif, il m’a glissé qu’un Américain fantasque cherchait des investisseurs pour mettre un produit révolutionnaire sur le marché – il lui aurait même proposé d’investir quelques milliers de dollars.
Au fil de mes recherches, j’ai compris que le Roi de la capote n’était pas le seul à trouver que le préservatif féminin avait du potentiel. Mais une question me taraudait : où étaient les femmes dans cette affaire ? Sur place, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à l’absurdité des nombreuses discussions entre hommes, sur la stimulation clitoridienne et les neurorécepteurs des petites lèvres de la vulve. Vendeurs, inventeurs, chefs d’entreprises… Les interlocutrices ne sont pas courantes dans le préservatif. J’ai donc essayé de comprendre les motivations de ces drôles d’entrepreneurs.

