Le seul ouvrage existant à ce jour sur la CMA CGM. Jean Marie-Miossec, professeur des universités, se fait l’historiographe de la compagnie, retraçant notamment comment elle a, alors que le transport maritime français était moribond, développé ses lignes au Moyen-Orient, puis armé dès 1986 son premier navire, La Ville de Jupiter, pour desservir des ports chinois. Un livre aussi riche – en cartes, statistiques, schémas et en informations souvent fournies par l’entreprise – qu’admiratif pour la saga Saadé.
Tout l’inverse du livre précédemment cité. Le journaliste Jean-François Poupelin dénonce le management de la CMA GM, en trois chapitres successivement intitulés « Peur sur la ville », « J’ai (très) mal au travail » et « Le salaire de la peur ». L’ensemble a été raconté sur scène à Marseille, en janvier 2024 (le journaliste en fait le récit face au public, avec les interventions en plateau d’un sociologue et les témoignages audio – parfois anonymes – d’ex-salariés du groupe). La trilogie est visible (et lisible) en accès libre sur le site de Médiavivant.
Ce livre est devenu un classique parmi ceux consacrés à la mondialisation. Son auteur, journaliste et docteur en économie, décrit minutieusement les multiples bouleversements provoqués par un « objet qui a autant de charme qu’une boîte de conserve », autrement dit le conteneur, inventé par Malcolm McLean en 1956. Cette année-là, une soixantaine de ces boîtes voguent de Newark (New Jersey) jusqu’à Houston (Texas), initiant une révolution dans les échanges commerciaux. The Box (« l’un des meilleurs livres d’économie de tous les temps » selon le New York Times) est cependant desservi par une traduction française un peu laborieuse.
Ce polar démarre fort. Trafic de stupéfiants et d’êtres humains au cul des navires, plongée dans le monde des dockers avec en fil rouge la vie d’un leader syndicaliste respecté (interprété par l’excellent Olivier Gourmet). Dommage que le tout vire à un caricatural drame familial. S’y dessine cependant la culture et la solidarité ouvrière du Havre, même si les scènes censées se dérouler dans ce deuxième port français (après Marseille) ont été tournées ailleurs. Les créateurs de la série, Maxime Crupaux et Baptiste Fillon, n’ayant pas obtenu les autorisations nécessaires (notamment celles des dockers havrais), ils ont posé leurs caméras dans le port d’Anvers, en Belgique.
Ce livre inspiré de faits réels déploie une saisissante fresque : celle de la guerre et du commerce maritime au XVIIIe siècle. C’est aussi l’incroyable récit de survie des rescapés d’un vaisseau britannique qui a sombré sur la côte sud du Chili, en 1741 – brillamment mené par David Grann, orfèvre de l’enquête littéraire. Après un séjour dantesque, dans une île désolée des eaux patagoniennes, seule une poignée d’entre eux parviendra à revenir en Angleterre. Martin Scorsese – qui a adapté Killers of the Flower Moon du même auteur, sorti en 2023 – prévoit de tirer un film de cette ahurissante épopée, avec également Leonardo DiCaprio à l’affiche.
En 2015, le maître de Marseille concentre cent vingt ans de mandats dans cinquante ans de carrière. À 75 ans, en acteur d’après-guerre, il dirige pour la quatrième fois la deuxième ville de France. Le clientélisme est sa recette, la délégation de décisions sa baguette magique. Le reste n’est que masques. « XXI » a consacré en janvier 2015 un long portrait enquêté à Jean-Claude Gaudin, décédé le 20 mai dernier : « Depuis bientôt vingt ans qu’il est perché là-haut, sur le fauteuil de maire de la deuxième ville de France, au-dessus des autres, avec son bucolique accent comme un jingle, sa marque déposée « marseillais depuis toujours », « Gaudin » – comme il se nomme lui-même pour mieux s’observer – fascine ou agace pour les mêmes raisons. Irrationnel comme « sa » ville, Jean-Claude Gaudin est, pour la plupart des Marseillais, là depuis aussi longtemps que la Bonne Mère, cette basilique de Notre-Dame-de-la-Garde qui surplombe la ville et veille sur elle. […] » Lisez la suite ici.