Revue XXI n°28

Les nouveaux mondes

Le vernis de la globalisation masque les bascules à l’œuvre. Ce n’est pas un nouveau monde qui émerge, mais de nouveaux mondes. Reportage à travers les nouvelles « terra incognita ».
Automne 2014
Les nouveaux mondes

Comme le corps humain l’est par les médecins, la terre et ses habitants sont quotidiennement découpés aux rayons X. Les satellites observent en permanence, scrutent et lisent en direct. Une voiture au milieu du Sahara ne peut échapper à leurs caméras, une conversation entre deux portables à leur surveillance.

Nos échanges se multiplient, et nos « données » n’ont plus de secrets. De près comme de loin, nos comportements sont disséqués, analysés et mis en équation par la magie de la transparence des réseaux portés par Internet.

Connectés, en prise permanente, nous voyons la production de connaissances progresser en flèche. Le savoir et l’information abondent. Nous restons pourtant l’« idiot » de Shakespeare dans une « histoire pleine de bruits et de fureurs ».

En pleine accélération depuis les années 1990, la globalisation étend son empreinte sur la planète. Du Cambodge à Nairobi en passant par Bogotá ou Moscou, le monde semble en voie d’uniformisation : mêmes produits, mêmes enseignes, modes de consommation de plus en plus proches et présence marquée d’entreprises multinationales. Ce vernis, superficiel, masque et amplifie une rupture profonde : l’extension à l’échelle mondiale d’enjeux auparavant limités à des pays ou des régions. Les réseaux sociaux peuvent aussi bien être utilisés comme vecteurs de modernité ou de terreur.

Ces mutations, nous avons voulu en rendre compte dans ce numéro. Comme vous, nous n’avons pas de boule de cristal et sommes curieux de ce qui va s’écrire. Comme vous, nous sommes convaincus que le monde est une surprise.

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Indépendante, sans publicité, elle propose à ses lectrices et lecteurs
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