À Manille, vivre parmi les morts

Photos par Sergio Ramazzotti Un portfolio issu de la revue XXI
À Manille, vivre parmi les morts
Dans la mégalopole surpeuplée de Manille, plusieurs milliers de Philippins mangent, dorment et parfois tiennent des commerces dans l’immense cimetière Nord de la ville. Le photographe italien Sergio Ramazzotti s’est plongé dans le quotidien de ce quartier, où l’on célèbre aussi bien les naissances que les décès.
Paru en octobre 2016
Article à retrouver dans cette revue
Dans la mégalopole surpeuplée de Manille, plusieurs milliers de Philippins mangent, dorment et parfois tiennent des commerces dans l’immense cimetière Nord de la ville. Le photographe italien Sergio Ramazzotti s’est plongé dans le quotidien de ce quartier, où l’on célèbre aussi bien les naissances que les décès.
« Ce cimetière couvre 55 hectares. C’est le plus grand de la ville. De six mille à dix mille personnes y habitent, certains depuis une trentaine d’années. »
« Les habitants se sont organisés et ont monté des commerces. Des abris de tôle ont été bricolés autour des tombes. Ils sont tolérés par les familles des défunts en échange de l’entretien des sépultures. »
« Vivre avec la mort ne choque personne aux Philippines. Le pays est profondément catholique, l’au-delà est une fête. Le dimanche, les familles pique-niquent sur les tombes en écoutant de la musique. »
« Les Philippins aisés peuvent dépenser des fortunes pour construire des mausolées. Les plus imposants ne sont pas habités. »
« Il y a ici des quartiers chics et des quartiers pauvres, comme dans n’importe quelle ville. Les premiers arrivés squattent les mausolées, les derniers s’installent sur les concessions des plus démunis. »
« La plupart des enfants vont à l’école. Les plus jeunes sont nés ici, ils ne connaissent pas d’autres maisons que les tombes. » 
« Le cimetière compte de nombreux terrains de basket, qui est le sport national aux Philippines. »
« Dans toutes les “demeures”, on trouve une télé. Les Philippins sont complètement accros au karaoké. L’électricité est détournée des installations de la ville. Ici, le sol a été refait il y a peu, c’est courant. »
« Les familles vendent aussi des fleurs à l’entrée du cimetière, et jouent parfois les guides pour les touristes. »
« Les autorités ne voient pas d’un bon œil cette occupation illégale et menacent d’expulser les habitants. Dans un cimetière proche, la ville a coupé l’eau et l’électricité. »
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