Quatre mois avec Pancho Villa
Essai. En 1913, le journaliste américain John Reed est envoyé par le magazine Metropolitan au Mexique pour couvrir la révolution en cours. Il passe quatre mois aux côtés des troupes de Pancho Villa, au cours desquels il rédige de nombreux articles, et conserve des éléments qu’il n’utilise pas dans ses récits. Il rassemble ensuite toute cette matière pour en tirer une vaste fresque, lyrique et poétique, qui restitue l’esprit et l’atmosphère de la Révolution mexicaine. Cette dernière est l’un des trois événements marquants du début du XXe siècle qui ont guidé son écriture : après le Mexique, il se rend en Europe et dans les Balkans, pour couvrir la Première Guerre mondiale (La Guerre dans les Balkans), puis à Saint-Pétersbourg – alors Petrograd – d’où il suit la révolution d’Octobre (Dix jours qui ébranlèrent de monde).
Sous-commandant de préfecture
Roman. Marco vit dans le pavillon familial rose avec sa mère, dans la zone industrielle du grand Rodez. Un jour, il découvre l’existence du sous-commandant Marcos, et se sent immédiatement lié – à une lettre près – au destin de la figure révolutionnaire du Chiapas. Julien Villa est dramaturge, et dans son premier roman, Rodez-Mexico, il invite à une plongée dans le Sud-Ouest périurbain français, les rêves altermondialistes et l’exaltation pour les ZAD. Ce roman deviendra une pièce de théâtre, deuxième d’une « trilogie des Don Quichotte », où il explore des « chevaliers du réel ».
Monographie du zapatisme
Essai. Jérôme Baschet est historien, médiéviste, il a enseigné à l’École des hautes études en sciences sociales, et continue d’enseigner à l’université autonome du Chiapas, au Mexique. Avec La Rébellion zapatiste, il signe le livre de référence en français sur le mouvement zapatiste – auquel il a consacré quatre ouvrages –, ses idées et ses valeurs. Dans cette étude complète, il détaille la singularité du mouvement, qui s’est rapidement détaché des doctrines léninistes ou guévaristes, et qui ne vise pas à prendre le pouvoir, mais à bâtir un monde où l’autonomie des populations s’accompagne de justice sociale et de dignité. L’auteur explique aussi avec clarté et érudition l’influence chiapanèque bien au-delà des frontières du Mexique dans tous les mouvements visant à résister à l’ordre néolibéral, et dans son édition actualisée, souligne la « longévité très singulière pour une aventure rebelle radicale de cette ampleur ». Jérôme Baschet a signé l’introduction du livre photo Chiapas, Insurrection zapatiste au Mexique (éd. Actes Sud, 2015), de Mat Jacob, lequel a photographié le mouvement pendant vingt ans.
La guérisseuse qui voulait être présidente
Documentaire. En 2017, María de Jesús Patricio Martínez, guérisseuse traditionnelle surnommée Marichuy, est désignée porte-parole du Conseil national indigène (CNI), en vue de candidater à l’élection présidentielle mexicaine un an plus tard. Elle n’obtient pas le nombre de signatures nécessaires à l’investiture, mais sa campagne a permis de porter haut et fort les valeurs des peuples autochtones du Mexique. La réalisatrice Luciana Kaplan est née en Argentine en 1971, mais vit au Mexique depuis ses 4 ans. La Porte-parole est son troisième long métrage. À travers le parcours électoral de Marichuy, elle dresse aussi le portrait d’un pays rongé par la dépossession des terres, le racisme, et la corruption des classes les plus privilégiées. Au cours des pérégrinations de la candidate à la rencontre des diverses communautés indigènes du pays, on peut voir à l’écran le village de Sanahcat, le catogan d’Albert – le héros de notre reportage –, et sa sœur Yamili, un des personnages du film.
Du vent dans les pales
Collection XXI. À perte de vue, des éoliennes. Au sud du Mexique, des entreprises internationales, dont EDF, ont investi l’isthme de Tehuantepec pour produire de l’énergie dite « propre ». Les Zapotèques qui y vivent ne subissent que le vacarme des pales. Bien décidés à bloquer le projet français, ils poursuivent EDF devant un tribunal parisien, grâce à la loi sur le devoir de vigilance. La journaliste Marion Touboul a raconté cette aventure dans XXI à l’automne 2021.