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La mort aux trousses pour nos sources libanaises

Lors de notre enquête sur l’explosion du port de Beyrouth, tous nos interlocuteurs ont requis l’anonymat. Non sans raison.

Une enquête journalistique est toujours une histoire collective. Depuis janvier 2021, nous avons publié ensemble une dizaine d’articles dans plusieurs médias sur différentes affaires de corruption au Liban. Si travailler en tandem est précieux pour partager sources et documents, le fait que nous signions en binôme nos articles ne signifie pas pour autant que nous sommes les seuls artisans de notre travail.

Dans ce pays gangrené par la corruption, aujourd’hui sous les bombes du voisin israélien, nos contacts ne veulent pas apparaître. Or sans eux, nous n’aurions jamais pu récupérer et donner du sens aux centaines de documents nécessaires à cette enquête. Ni suivre les multiples pistes à la recherche de révélations pour mieux comprendre le drame.

Trois assassinats non élucidés

La raison de leurs craintes est facile à comprendre. Autour du port de Beyrouth, plusieurs années après l’accident, flotte encore une inquiétante odeur de mort. Trois décès suspects sont rappelés sans cesse par nos interlocuteurs. Il y a d’abord ce colonel des douanes tué en décembre 2020. Il a été retrouvé battu à mort à coups de bâton, chez lui, sans que ses effets personnels soient volés. Le même mois, un photographe habilité par l’armée libanaise et qui avait réalisé des reportages dans le port avant l’explosion a été tué de quatre balles à bout portant. Un assassinat commis quelques jours avant son départ pour le Canada, où il avait prévu d’émigrer à la suite de menaces.

Enfin, le 3 février 2021, l’intellectuel et activiste libanais Lokman Slim a été tué dans sa voiture, criblé de six balles, là aussi à bout portant. Militant chiite volubile et intrépide, il avait notamment pointé du doigt le Hezbollah – son ennemi politique depuis des années – comme responsable de l’explosion du port.

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