Reprenons tranquillement. Nous avons vu l’état d’urgence mis en œuvre ces derniers mois contre le terrorisme, contre les réfugiés, contre les manifestations paysannes et écologiques. Nous avons aussi entendu parler de l’agriculture en état d’urgence, du chômage en état d’urgence, des partis politiques en état d’urgence, de l’école en état d’urgence, de la réforme du Code du travail en état d’urgence...
Une telle frénésie ne peut qu’inquiéter. Loin de témoigner d’un effort affirmé dans la durée et la volonté, elle tient de l’improvisation sur la gueule du volcan. La perte de maîtrise est là, probante. Du côté de chez nous, comme du côté de l’Europe et du monde, une même question s’impose aujourd’hui à tous : comment reprendre le contrôle de nos vies, de nos destins, de nos choix ? Se réapproprier son histoire, tel est l’impératif contemporain.