Deux millions de personnes se pressent chaque année contre les barrières du marathon de Paris pour encourager les coureurs. 50 000 galopeurs sur la ligne de départ. Cette course que tout le monde court n’est plus un rêve inaccessible, une machine à mythes. Le premier marathon olympique, en 1896, a été remporté par un berger grec. En 1960, l’Éthiopien Abebe Bikila a gagné la course sans chaussures ; il a battu son record personnel quatre ans plus tard, avec chaussures cette fois. Aujourd’hui, les extraterrestres, ce sont ceux qui refusent de porter des baskets fluo et de suivre à la lettre un drastique programme d’entraînement.
Le monde du sport est devenu fou. Chaque footing est une compétition, contre d’autres ou contre soi. Chaque foulée, un marché, une opportunité de vendre, acheter, produire, consommer – des brassières antitranspirantes, des montres anticalories, des pilules qui fabriquent du muscle. Il faut courir plus vite, sauter plus haut, taper plus fort, « devenir quelqu’un ».
Il est de moins en moins question de plaisir. Toutes les limites doivent être repoussées. C’est le règne du « mental ». Trois auteurs ont voulu raconter ces sports extrêmes. Ce sont des immersions, des histoires qui font transpirer. On ressort fasciné par ces exploits surhumains.