Pourquoi « les nouveaux visages de l’économie » ? Parce qu’il nous semble important de revenir à l’économie réelle. Quand les annonces se succèdent autour de la révolution technologique, quand les gros titres foisonnent sur le monde de la finance, il devient essentiel de poser les pieds sur terre.
Jamais une suite de chiffres, une équation mathématique ou une statistique n’ont raconté la marche du monde. Elles le bordent, au mieux. Pour entrer dans l’épaisseur de l’économie, nous avons donc décidé de choisir quatre histoires. Quatre récits qui, à notre sens, traduisent chacun une facette de ce nouveau monde en train de se dessiner.
Ces nouveaux visages de l’économie se lisent à Saint-Hippolyte du Gard ou à Lubumbashi. Dans l’infiniment petit se reflète l’infiniment grand. L’aventure d’une fabrique de chaussures ou les appétits autour des mines de cuivre au Katanga nous racontent avec force ce monde qui passe à l’Est.
Mais il ne s’agit pas d’un simple transfert de pouvoir. Les valeurs s’entrechoquent. Quand une ville comme New York se met à transformer tout en business, y compris la générosité, cela en dit long sur l’affolement des aiguilles de notre boussole interne. Quand l’impressionnant essor de la Chine, cette rencontre prodigieuse de l’héritage de Confucius et du capitalisme sur fond de bureaucratie autoritaire, se heurte au réel de ressources naturelles limitées, l’absurdité n’est pas loin.
À ces questions, « XXI » n’apporte pas de réponses, mais donne à lire et à réfléchir. L’économie est en perpétuelle effervescence selon le principe de destruction/création. Face à ces métamorphoses, il faut se garder du lamento ou des illusions. Paul Léautaud a écrit que les hommes se divisaient en deux catégories : ceux qui pensent que l’âge d’or est derrière eux et ceux qui pensent qu’il est devant. Contentons-nous de raconter le monde tel qu’il est.