Nous sommes aujourd’hui plus de sept milliards, contre six milliards en 2000, un milliard et demi en 1900. Selon une projection de l’ONU, nous devrions franchir le cap des neuf milliards vers 2050, et atteindre les dix milliards d’ici la fin du siècle.
D’innombrables défis ont été relevés : le feu, les outils, la roue, l’écriture, les nombres, les sciences, l’art, le langage... Chaque avancée nous a permis d’apprendre et d’apprivoiser le monde. Chaque avancée nous a aussi menés à d’autres interrogations, d’autres défis.
Nous nous sommes disputé le feu avant qu’il ne soit rendu accessible partout, à tous. Nous nous sommes imaginé une terre plate avant de la poser ronde. Nous avons oublié que les savants anglais du début du Moyen Âge devaient se lancer dans un long et dangereux périple à seule fin de s’instruire en Italie des mystères de... l’addition !
Dilués dans le temps et dans l’histoire, les obstacles ont été considérables ; ils ont été franchis. Nous avons façonné la planète à notre main et réalisé ce qu’était « l’effet domino » poussé à l’extrême, ce battement d’aile de papillon qui déclenche une tornade à des milliers de kilomètres. Nous sommes entrés dans une écriture du monde qui, dépassant le passé et le présent, se fait aussi au futur. Les nouveaux défis sont là, ils nous attendent.
Le bouleversement climatique interroge notre avenir. Jusqu’où pouvons-nous façonner le monde ? Y a-t-il un effet de seuil au-delà duquel tout deviendrait imprévisible ? Des milliers de scientifiques travaillent de concert sur cette question en une coopération internationale inédite.
L’énergie dont nous avons la nécessité pour répondre aux défis de la pauvreté et de l’alimentation est l’objet de toutes les attentions. Des guerres peuvent être déclenchées pour s’en emparer mais, insensiblement aussi, nous nous adaptons. Aux États-Unis, royaume de la voiture, le kilométrage parcouru par habitant ne cesse de diminuer, -9 % depuis 2004.
D’un mode de vie rural pendant des millénaires, nous sommes passés en quelques centaines d’années à l’urbanité pour la moitié de la population mondiale. Les agglomérations humaines étendent leur emprise sur la planète. Ce changement considérable n’est pas terminé.