Trois jours dans une coloc d’athlètes du jeu vidéo

Écrit par Rémi Bayol Illustré par Vincent Roché
En ligne le 07 octobre 2024
Trois jours dans une coloc d’athlètes du jeu vidéo
Longtemps, ils sont restés cramponnés à leur clavier dans leur chambre d’étudiant. Avec l’explosion des compétitions de jeux vidéo, les gamers du monde entier rêvent désormais de gloire électronique. À Aix-en-Provence, dans une ambiance frénétique, le club Izidream frappe aux portes de la première division de « League of Legends ».
Article à retrouver dans la revue XXI n°67, Esport, la revanche des geeks
17 minutes de lecture

Kamiloo n’entend plus personne. Le casque vissé à ses oreilles crache un morceau sorti vingt ans avant sa naissance. The Rah Band, dans une version accélérée apparue sur TikTok : « I get messages from the stars / When you’re making love to me ». Le bachelier de 18 ans envoie des coups de menton en matraquant sa souris d’ordinateur. Sourire extatique, les yeux rivés au feu d’artifice de pixels qui jaillit sur l’écran à 50 centimètres de son visage. Il est en pleine partie de League of Legends : LoL, comme l’appellent les dizaines de millions d’adeptes de ce jeu vidéo en ligne à travers le monde.

« Sur scène dans vingt minutes ! » Une régisseuse fait irruption dans la loge. Le jeune homme aux lunettes cerclées de noir enfonce son casque dans un sac à dos Eastpak. À côté, ses quatre coéquipiers replient soigneusement leur matériel. « Allez les gars, souris, tapis, clavier ! » Le manager de l’équipe provençale, Ayden, un vingtenaire du cru, veut éviter les oublis. Dans leur maillot bleu et blanc floqué du nom de leur club, Izidream, les cinq joueurs professionnels s’apprêtent à disputer l’un des matchs les plus importants de leur carrière, contre le Montpellier Hérault Sport Club. L’un des derniers d’une saison dans laquelle, du printemps à la fin de l’été, dix équipes s’affrontent pour accéder à la ligue supérieure. À la fin, seuls les deux premiers du championnat peuvent tenter d’arracher une place au plus haut niveau, la Ligue française de League of Legends (LFL), lors d’un duel contre le dernier du classement de cette compétition. Coincés dans la division inférieure après un passage raté dans l’élite, les joueurs d’Izidream comptent bien reconquérir leur place. Mais en perdant un pilier de l’équipe il y a deux jours, la mission commando s’est transformée en défi herculéen.

S’enfermer dans une coloc de geeks et exercer le job de ses rêves.

Tout s’est précipité le dimanche, dans les locaux du club, en périphérie d’Aix-en-Provence. Le sonore Ayden, qui distribue généralement les blagues graveleuses et les tapes affectueuses, a déboulé avec la mine des mauvais jours. « J’ai appelé une ambulance pour Highway, ça me paraît impossible qu’il soit sur scène mardi. » Tout comme Ayden ou Kamiloo, Highway est un pseudonyme utilisé en ligne. À force, il s’est substitué à leur prénom, tant le virtuel déborde sur le réel dans le monde de l’esport. Highway, donc, est un gamer professionnel polonais de 24 ans dont la santé n’a cessé de se dégrader depuis qu’il a subi une greffe de rein un an plus tôt. « C’est vraiment le leader de l’équipe, se désole son manager. Il parle pendant les parties, quand les autres restent muets. C’est un meneur. » En apprenant le forfait de son coéquipier, entre deux matchs de préparation virtuels, Kamiloo s’est d’abord inquiété de savoir qui pourrait bien le remplacer. « On s’entend bien, mais on n’a pas réellement de relation en dehors des entraînements », confie-t-il plus tard par message. L’inverse aurait été surprenant : le Polonais passe la majeure partie de l’année chez lui, à 1 800 kilomètres d’ici. Les entraînements se font à distance et les échanges par micro interposé, quand ce n’est pas sur la plate-forme de messagerie instantanée Discord. Sur les cinq joueurs de l’équipe, seuls trois habitent à Aix.

Kamiloo y a posé ses valises il y a quelques mois. Loin de la maison familiale où il a grandi, à Évreux. Là-bas, au lycée, on l’appelait encore par son vrai nom, Kamil Haudegond. Il se revoit, dans la cour de récré. À l’époque où il était, selon ses propres mots, un « nerd aux cheveux gras », en jogging toute la semaine, avec une seule et unique paire de chaussures Decathlon qu’il rachetait quand la semelle se faisait la malle. Ce fils d’une médecin généraliste née à Alger et d’un chef d’entreprise est tombé dans LoL à 10 ans, en voyant son frère, sa sœur et son cousin s’escrimer à dominer leurs adversaires dans ce monde virtuel « hyper stimulant » où se croisent esprits et dragons magiques. « Ces huit dernières années, j’ai joué quasiment tous les jours de ma vie, entre 80 et 100 heures par semaine », se targue le jeune majeur de sa voix rieuse. Pas de quoi l’empêcher de décrocher son bac, mention bien. Et de commencer une licence d’informatique à Caen, qu’il a envoyée valser quand Ayden l’a appelé en lui proposant de s’enfermer dans une coloc de geeks et d’exercer le job de ses rêves.

En 2024, ses exploits, regardés en direct sur la plate-forme de streaming vidéo Twitch par plus de 5 000 personnes en moyenne chaque semaine, lui ont valu le titre de meilleur joueur de la première partie de saison. Et les observateurs de la compétition lui prédisent désormais un avenir dans une grande équipe française d’ici quelques mois. Le surdoué, lui, vise directement les championnats du monde.

Onze matchs sans défaite

Un astéroïde géant a atterri dans la banlieue d’Aix-en-Provence. C’est ce que l’on pourrait croire à la vue de la carapace minérale du 6MIC. Le bâtiment de 5 000 mètres carrés accueille cet été un salon dédié à l’emploi organisé par le réseau des missions locales de la Région Sud. Ça grouille de gamins et de recruteurs en chemise bleue. Entre deux mange-debout, l’armée de terre a posé un écran sur lequel des ados s’essaient au tir, à quelques mètres d’un simulateur de conduite de tracteur tenu par un lycée agricole du Vaucluse. Les cinq matchs de LoL joués depuis la scène de la grande salle concluront l’événement, devant les 400 supporters des équipes. 

Ce soir, à domicile, Izidream va devoir passer dans un trou de souris pour gagner. L’adversaire montpelliérain vient d’enchaîner onze matchs sans défaite. Le douzième lui permettrait de battre le record de victoires de la deuxième division. Du côté des Aixois, le plan de jeu a été travaillé minutieusement avec Horéüs, l’entraîneur chargé d’analyser les matchs des concurrents. Pour ce qui est du reste de la préparation, l’ensemble ressemble à un joyeux fatras : des séances de sport sur le parking avec un entraîneur aux gros biceps, et une sortie au bowling, histoire de se vider la tête. Pour remplacer son joueur malade, l’équipe a dû inscrire l’assistant coach sur la feuille de match – un ancien joueur professionnel espagnol qui espère faire davantage que de la figuration.

« One, two, three, kurva ! » Le cri de ralliement des Aixois est ponctué d’un « putain ! » en polonais. Derrière le rideau de la scène, ils ont hurlé si fort qu’on a dû les entendre dans toute la salle. Les coachs glissent quelques dernières pensées : « Stay focus, and whatever happens, enjoy, guys! » Dans cette escouade franco-hispano-polonaise, on parle un globish à la sauce gamers.

En découvrant l’arène, le visage enfantin de Kamiloo s’allume sous ses boucles brunes. À travers la lumière des projecteurs, il vient d’apercevoir au premier rang son frère et sa sœur, 850 kilomètres de voiture dans les pattes depuis Évreux, et maillot Izidream sur le dos. Les deux équipes s’installent derrière leur ligne d’ordinateurs. Au milieu, un écran géant projette la bataille virtuelle comme si c’était un match de foot. Une majorité de jeunes hommes – aucun n’a 30 ans – a pris place dans l’enceinte clairsemée. La centaine de fans parés de maillots « Joblife », du nom d’une équipe concurrente bordelaise, assurent l’ambiance. Les supporters sont venus rencontrer JL Tomy – l’influenceur star et streamer qui a créé leur club –, reconnaissable à son chignon brun et à ses mèches décolorées.

Cent quarante clics en une minute, c’est le rythme d’un joueur professionnel.

Recroquevillé sur sa chaise à roulettes ergonomique, Kamiloo se met à marteler les touches de son clavier. Quand sa main droite frémit, le héros qu’il incarne envoie des sorts magiques à toute berzingue. Cent quarante clics en une minute, c’est le rythme d’un joueur professionnel. Coordination œil-main, prise de décision rapide, mémorisation, communication. Ce qui distingue Kamiloo du commun des pratiquants, c’est sa maîtrise exceptionnelle de ces aptitudes. L’an passé, alors qu’il venait de quitter le lycée, un autre club était sur les rangs pour le recruter. Mais Izidream l’a convaincu. Ici, « il y a tout ce qu’un joueur peut chercher », justifie-t-il.

Entraîneurs, analystes, nutritionnistes, kinésithérapeutes, coachs – pour le mental et le physique… Les Coréens sont les premiers à avoir investi dans des staffs XXL et des infrastructures pour loger et entraîner leurs champions. Aujourd’hui, leurs équipes tyrannisent la compétition mondiale de l’esport, loin devant les formations de l’Hexagone. Abreuvés par les investissements de figures du Web comme Squeezie ou Kameto, certains clubs de l’élite française tentent de faire front. Mais rares sont ceux à pouvoir s’offrir un bataillon d’encadrants et une résidence pour les joueurs. En deuxième division, Izidream est le seul. 

En chaussettes dans l’auberge 2.0

La gaming house du club est un cube gris au milieu d’une zone d’activité où le visiteur peut venir s’entraîner au tir à l’arme à feu ou acheter des fenêtres en PVC. Le soir, quand les voitures désertent l’îlot de béton perdu au milieu des champs, les gamers sont les seules âmes qui vivent. Pendant toute la durée de leur contrat d’un an, trois des membres de l’équipe cohabitent dans cette auberge 2.0 tapissée de posters du manga One Piece et de Star Wars, à la frontière entre la colocation Erasmus à l’hygiène douteuse et l’open space encombré d’écrans d’une PME de la tech. Une situation nouvelle pour des garçons qui, pour la plupart, ont été repérés en dézinguant des adversaires depuis leur chambre, chez leurs parents. Dans cette maison où l’on vit en chaussettes et maltraite des claviers à longueur de journée, l’existence est dédiée à la performance. Une agente d’entretien assure le ménage. Les plats sont servis chauds. 

Le petit pécule que touchent ces auto-entrepreneurs – entre 1 200 et 1 400 euros par mois – leur permet de ne pas s’embarrasser de considérations économiques. En échange, les mordus de LoL s’engagent à jouer trente parties individuelles par semaine, et à participer aux entraînements collectifs chaque jour, à l’exception des dimanches et lundis. Pour eux, c’est un rêve éveillé. Car le gaming est un métier de passion dont seuls 300 jeunes triés sur le volet vivent en France. Il y a une décennie, ils n’étaient que quelques dizaines à toucher un salaire. Pourtant, si le monde du pixel embauche un peu plus qu’avant, il n’a encore rien d’un eldorado. Chaque année, des clubs professionnels en mal de financement disparaissent. Alors, autant en profiter.

Dans les moments clés de la saison, Croniik, un Espagnol de 26 ans, tatouage Zelda à la cheville – une licence culte dont les jeux se sont écoulés à plus de 100 millions d’exemplaires –, quitte sa Catalogne natale, où il vit avec sa copine, pour poser ses valises dans la maison de trois étages. « À peine cinq jours ici, et elle me manque déjà ! », sourit le romantique qui ne manque jamais de vérifier les notifications de son téléphone entre deux matchs d’entraînement. Du reste, ce fan de manga passe son temps à ricaner avec Kamiloo, vis-à-vis duquel il se sent parfois un peu « comme un père ». « Je lui dis tout le temps que, s’il veut gagner les championnats du monde, il devrait se coucher plus tôt et se réveiller toujours aux mêmes heures ! »

Quand il m’a parlé de fonder une équipe professionnelle de “LoL”, je lui ai d’abord dit que jouer n’était pas un métier.

William Hertling, président du groupe Izitek et père d’Hugo Hertling

Les prodiges d’Izidream sont aujourd’hui dos au mur, après une série de cinq défaites. « Notre intersaison a été compliquée, notre coach est parti », analysait Ayden deux jours avant le match décisif, en préparant des toasts à l’avocat pour ses protégés dans la spacieuse cuisine de la gaming house. « C’est comme du cardio. Si tu cours un marathon sans te préparer contre des mecs qui s’entraînent depuis un mois, t’es mort. » 

Chez Izidream, il y a toutefois quelqu’un qui a d’autres obsessions que la compétition. Boucle d’oreille en or, claquettes Birkenstock et tatouage tout frais d’un dragon façon yakuza sur le bras droit : Hugo Hertling, le jeune directeur du club aixois, nous reçoit dans son bureau. Il ne s’y rend presque jamais, trop occupé à faire le tour de ses équipes et à représenter son club auprès de potentiels nouveaux partenaires. Les murs de la pièce sont truffés de figurines Funko Pop – petits corps et grosses têtes en plastique – encore emballées, à l’effigie du Pokémon Dracaufeu ou du super-héros Wolverine – quelques-unes des 2 000 statuettes que possède son père, William. C’est lui qu’Hugo a dû convaincre d’embarquer dans cette aventure en 2019.

« Quand il m’a parlé de fonder une équipe professionnelle de “LoL”, je lui ai d’abord dit que jouer n’était pas un métier. » William Hertling vient de faire irruption, avec son t-shirt jaune extra-large assorti à sa paire de Nike. À l’aube du XXIe siècle, ce passionné de jeux vidéo a fondé Izitek pour vendre du matériel et des services informatiques. Aujourd’hui, le chiffre d’affaires de son groupe s’élève, selon ses dires, à 60 millions d’euros.

188 milliards de dollars

À l’époque, en première année d’école de commerce, son fiston était persuadé que les compétitions de jeux vidéo représentaient une opportunité de business. Pour le prouver à son père, l’étudiant est parvenu à remplir un bar branché d’Aix en y organisant un tournoi de Fifa, le cultissime jeu de football. « Il y avait des politiciens, des chefs d’entreprise… Tellement de monde qu’on ne savait plus où les placer ! se remémore William. C’est là qu’on s’est dit qu’il fallait mettre des ronds. » L’entrepreneur, aujourd’hui âgé de 49 ans, a grandi dans cette pop-culture née à la fin des années 1970, qui a embarqué dans son sillon les fans de Star Wars, les amateurs de Dragon Ball et les mordus de Super Mario Bros. Les geeks incompris d’hier sont devenus les heureux financeurs d’une industrie vidéoludique qui, pour la seule année 2024, devrait générer 188 milliards de dollars dans le monde, selon le rapport du cabinet spécialisé Newzoo. Loin devant le cinéma et la musique réunis.

Le père d’Hugo a investi près de 3 millions d’euros afin de fonder et faire vivre Izidream. Comme l’esport coûte plus qu’il ne rapporte, le club a trouvé sa solution pour rentrer dans ses frais : louer des cybercafés nomades équipés d’ordinateurs de gaming ultra-performants. Leurs clients : des centres sociaux et des municipalités en quête de divertissements pour les ados qui s’ennuient l’été. Ces conteneurs d’acier rapportent plus des trois quarts du chiffre d’affaires, le reste venant de partenariats avec des entreprises du coin et des organismes de formation. Pour les dirigeants, le premier objectif de cette année est de réussir à placer une centaine de caissons, « pas de monter en première division, assure Hugo Hertling avec son débit mitraillette. On n’a pas mis le budget pour concurrencer les autres. » Compétiteurs, les joueurs de l’équipe ne s’embarrassent pas de ces calculs. Tous espèrent que cette saison connaîtra un dénouement heureux. 

« Izi ! Izi ! Izi ! »

« Ça arrive de partout ! », s’emballe un présentateur après un début de match spectaculaire. Employés par le diffuseur de la compétition, One Trick Production, ces experts de LoL commentent les parties depuis des studios à Paris. À peine six minutes de jeu et déjà la première passe d’armes. Kamiloo est dans les choux. Quelques instants plus tard, l’imprévisible cliqueur réveille les supporters de son équipe en exécutant l’un de ses adversaires. « Izi ! Izi ! Izi ! », crie la poignée de soutiens. On se croirait au stade. Relayées par les enceintes de la salle et sur Twitch pour les absents, les observations des commentateurs sont dithyrambiques : « En tout cas, il y a bien match ! Ça joue, ça clique, ça réagit tellement bien ! Le suspense n’a pas été brisé par l’absence de Highway. » Pourtant, après une série d’affrontements tendus, les Montpelliérains finissent par prendre le dessus au gré d’une série de petites erreurs commises par les Aixois. 

La carrière de gamer est courte : au crépuscule de la vingtaine, les joueurs sont condamnés à la retraite.

Le sourire de Kamiloo s’est effacé. Après la partie, Ayden, le manager, philosophe entre deux accolades : « Ils grandissent avec ça ! » Dans le couloir de béton derrière la scène, les joueurs refont le match, comme au PMU. Personne ne blâme l’autre, la défaite est collective. Quelques semaines plus tard, malgré d’encourageantes victoires, les sudistes échouent à deux matchs de la montée. Sur Twitter, Kamiloo crache son dégoût « de finir l’année comme ça ». Dans quelques jours, avec ses coéquipiers, ils rangeront leur clavier, leur souris et les quelques fringues qu’ils avaient emportées dans le Sud. Libres de tout contrat, ils étudieront les offres d’équipes concurrentes, en espérant qu’elles viennent de clubs plus capés qu’Izidream. 

Car, la carrière de gamer est courte : au crépuscule de la vingtaine, les joueurs sont généralement condamnés à la retraite. Le corps s’use, les réflexes déclinent. La faute aux troubles musculo-squelettiques, aux problèmes de sommeil et à une certaine forme d’épuisement professionnel. Et quand il faut se tourner vers d’autres horizons, rares sont les entreprises à se montrer intéressées par les compétences comportementales – les soft skills – engrangées par ces génies du clic. À moins d’avoir revêtu d’autres casquettes, comme celle de streamer ou d’influenceur.

Âgé de 26 ans, Croniik sait parfaitement que le temps joue contre lui. À l’été 2024, seuls sept joueurs de première division sur cinquante avaient plus de 25 ans. Il fait un vœu : « J’ai prouvé, tellement de fois, que j’avais le niveau pour gagner la division 2 que j’espère avoir des opportunités au niveau supérieur. » Quand plus aucun club ne voudra l’embaucher, le Catalan compte se faire recruter dans l’animation 3D, à laquelle il s’était formé avant sa carrière de gamer. « Si les logiciels n’ont pas trop changé d’ici là… »

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