Le long-métrage nous immerge dans les happenings chocs menés par les militants d’Act Up-Paris, association de lutte contre le VIH, dans les années 1990. Comme la fois où ils ont envahi le siège d’un laboratoire en scandant : « assassin, t’as du sang sur les mains ! », en jetant du faux sang sur les vitres des bureaux. Adèle Haenel y campe une militante qui reproche à l’industriel d’avoir « orchestré une pénurie de traitements afin de faire parler de sa molécule ». Lors des réunions hebdomadaires, les membres d’Act Up-Paris débattent des moyens d’obtenir les tout nouveaux traitements pour les malades du sida et d’inverser le rapport de force avec l’industrie pharmaceutique.
Ana Waalder est journaliste, diabétique et membre de l’association de patients indépendante de l’industrie pharmaceutique Diabète et Méchant. Elle raconte ici en dessin son quotidien en tant que malade. Car si les inventeurs de l’insuline, vitale pour les diabétiques, ont fait cadeau à l’humanité de leur découverte pour un dollar symbolique, un siècle plus tard, par un jeu de concentration du marché, quelques laboratoires ont pris le contrôle et se retrouvent en position de force face aux États pour faire grimper les prix.
En huit épisodes, la mini-série documentaire part des douleurs du quotidien d’habitants d’une petite ville de l’État de Virginie, aux États-Unis, abîmés par le travail. Incité par les visiteurs médicaux, un généraliste leur prescrit des opiacés. Ses patients sombrent dans l’addiction, au point de tout perdre. À l’écran, on découvre les cyniques stratégies du laboratoire producteur de l’Oxycontin, Purdue Pharma, pour influencer les ordonnances au mépris de la santé des patients. Et comment la justice s’en mêle. Une série rondement menée et montée, qui permet de se plonger dans ce scandale sanitaire responsable de plus de 500 000 morts par overdose en vingt ans aux États-Unis.
Le film raconte le combat de la lanceuse d’alerte Irène Frachon pour prouver le lien entre le coupe-faim déguisé en anti-diabétique du laboratoire Servier, le Mediator, et des centaines de morts en France. Comment la pneumologue brestoise s’est heurtée à l’inertie des autorités sanitaires qui ont laissé le produit sur le marché jusqu’en 2009. Pendant 30 ans, l’anorexigène a fait grossir le chiffre d’affaires de l’entreprise. Il retrace la bataille de la médecin sur le front de la science et des médias pour que ce grave scandale sanitaire éclate au grand jour.
Les vignettes retracent comment Irène Frachon a découvert que le Mediator, un dérivé de l’amphétamine, était responsable de la mort de ses patientes, et de bien d’autres… La lutte de la pneumologue pour aider les victimes à se faire indemniser et à faire reconnaître la responsabilité de l’entreprise. La condamnation, finalement, de Servier, reconnu coupable notamment d’« homicides et blessures involontaires », « tromperie aggravée » et « escroquerie » par la cour d’appel de Paris, le 20 décembre 2023. Le laboratoire se pourvoit en cassation.