Revue XXI n°6

Dans le bleu de l’Islam

Les sentiers de l'Islam réservent bien des surprises.
Printemps 2009
Dans le bleu de l’Islam

Le Vatican l’a annoncé au printemps dernier : la planète compte 1,322 milliard de musulmans (19,2 % de la population) contre 1,130 milliard de catholiques (17,4 %). L’islam est, aujourd’hui, la première religion au monde même si, toutes confessions confondues, les chrétiens représentent le tiers de l’humanité.

Depuis 2001, l’islam est aussi au premier rang des préoccupations de l’Occident. À l’attaque d’Al Qaïda contre le World Trade Center, les États-Unis ont répliqué en lançant une « guerre contre le terrorisme ». Les soldats de la première armée du monde sont, aujourd’hui, présents sur deux fronts : l’Irak et l’Afghanistan. Mais la bataille se mène aussi sur une autre ligne, l’idéologie : en 2002, l’Iran fut désigné comme pivot de « l’axe du mal ». Par « axe du mal », précisa alors l’ancien président George Bush, il fallait entendre les États menaçant « la paix dans le monde » et leurs « alliés terroristes ». Dans les rues, celles du village mondial, du fin fond du désert aux grandes métropoles, le message fut réduit à sa plus simple expression : l’Occident partait en guerre contre le monde musulman.

À « XXI », nous nous méfions des apparences du moment. La réalité est plus riche, plus colorée aussi. Voici un siècle, l’orientalisme était à la mode. Peinte par Ingres, Manet ou Matisse, la figure de l’odalisque était promesse de délices et de sensualité. À la veillée, les contes lus aux enfants avaient pour titre Les Aventures d’Aladin, Sinbad le marin ou Ali Baba et les quarante voleurs.

Avant d’être théorie, l’histoire est d’abord faite par les hommes et les femmes, par leurs destins entrecroisés, par leurs rencontres, par les hasards. La « guerre des civilisations » a beau être proclamée, les Américains ont élu un président prénommé Barack Hussein, qui a grandi en Indonésie, premier pays musulman du monde.

C’est pourquoi nous avons voulu déplacer une loupe qui, focalisée sur le seul terrorisme, réduit à un trait une communauté de 1,3 milliard d’hommes. Pour cela, il fallait frapper à la porte de la maison de l’Islam.

Dans ces trois récits, un point commun : aucun ne rentre dans une case. Si la guerre est parfois là, elle n’apparaît qu’en toile de fond. Entre les extrêmes, il existe ce que nous avons appelé « le bleu de l’Islam », un espace où il revient à chacun d’écrire son histoire.

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Indépendante, sans publicité, elle propose à ses lectrices et lecteurs
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