Les voyages sont parfois immobiles. Et ce n’est pas un gamer qui dira le contraire. Devant son écran, ou plutôt plongé à l’intérieur, il clique frénétiquement avec son index, tape du pied, hoche la tête et, soudain, se met à hurler comme s’il se trouvait sur la pelouse du Parc des Princes.
Bienvenue chez les esportifs ! Alors que plus de dix millions de personnes en France s’enflamment pour les jeux vidéo, ils ne sont encore que quelques centaines à peine à en vivre. La première génération de joueurs à toucher un salaire. Et surtout à enrichir tout un écosystème : éditeurs, sponsors, diffuseurs…
Mais les geeks grandissent aussi. Ceux que nous avons rencontrés chez Kyutai travaillaient auparavant chez Meta, Microsoft ou Google. Qu’est-ce qui a pu pousser ces génies de l’informatique à rejoindre, à Paris, ce petit laboratoire aux salaires modestes ? Et à devenir des moines de l’IA ?
En mode slow, elles aussi, elles retapent des épaves, de vieilles guimbardes, pour en faire des objets de luxe à bord desquels elles paradent dans les rues de Los Angeles. À 10 à l’heure. Crânement. Un récit photographique d’émancipation, à savourer au ralenti.
Lui a été forcé à l’arrêt. Le journaliste français Antoine Galindo s’est retrouvé emprisonné en Éthiopie pour avoir parlé à un opposant politique. Dans une cellule surpeuplée, le reporter a sorti son carnet de notes, sur lequel ne restaient que trois pages vierges. Alors, il a tout mémorisé : les codétenus chinois, le chantage au visa… pour raconter, de l’intérieur, un régime inquiet et de plus en plus arbitraire.
Il suffit de lever les yeux. Ce voyage-là abat les murs, ouvre les horizons. Stéphanie Ruphy est astrophysicienne et philosophe. Depuis la toute nouvelle chaire qu’elle dirige à l’École normale supérieure, elle regarde l’espace en se demandant à qui appartient l’immensité.
Bienvenue à bord.
Elsa Fayner, rédactrice en chef