Revue XXI n°7

Les enfants du paradis

Terres d’évasion et de relégation, les îles sont inscrites dans l’imaginaire. Pour le meilleur et le pire.
Été 2009
Les enfants du paradis

Ben Southall « travaille » depuis le 1ᵉʳ juillet. Ce Britannique de 34 ans a décroché « le meilleur job du monde ». « Gardien » de l’île paradisiaque d’Hamilton sur la Grande Barrière de corail (Australie), il va vivre six mois durant dans une villa avec piscine et vue à couper le souffle. Pour ce « job », qui a tenu en haleine des semaines durant les médias du monde entier, trente-cinq mille personnes avaient fait acte de candidature.

Les îles font rêver. Dans l’imaginaire collectif, elles sont synonymes de paradis. À l’écart du bruit et de la fureur du monde, elles évoquent irrésistiblement l’apaisement. L’exotisme aussi. Prononcer le mot « île », c’est aussitôt susciter des images de palmiers bercés par le vent tout du long d’immenses plages balayées par des eaux turquoise. Depuis leurs découvertes, à compter des explorations du monde lancées au XVIᵉ siècle, la vocation des îles n’a guère changé. Elles sont restées îles aux trésors en s’adaptant à l’époque : les paradis fiscaux sont, aujourd’hui, les repaires des flibustiers de la finance internationale. Elles sont restées bagnes et terres de relégation, comme à Guantanamo. Elles sont aussi, bien sûr, toujours synonymes de fuite et de rêveries élégiaques.

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