Le sentiment religieux est irréductible à l’homme. Du plus profond des temps, il scande, imprègne et, souvent, écrit l’histoire. Bien rares sont les pages où il ne figure pas. Des polythéismes originels aux monothéismes, en passant par les grands mélanges de citadins d’aujourd’hui, le besoin du sacré a toujours accompagné la marche humaine.
Les religions mutent, ne cessent de muter. En France, la fréquentation du catéchisme chute en trente ans de 75 % à 25 % des enfants tandis qu’en Chine l’église se ressource. La « maison de l’islam » s’étend de l’Amérique latine à l’Indonésie, premier pays musulman du monde. Entraînées par la mondialisation, confrontées aux évolutions des mœurs et des modes de vie, les religions témoignent de l’époque.
«XXI» a choisi de raconter des histoires de croyants. Des dizaines de millions d’Américains se reconnaissent dans le créationnisme et revendiquent une lecture littérale de la Bible pour réfuter Darwin et la science. Sur les berges du Nil, de nouveaux prédicateurs de l’islam n’hésitent pas à user de tous les ressorts de la modernité pour faire écho à leur message. À Toulouse, des moines essaient de vivre comme François d’Assise. Ils n’habitent plus les collines de Toscane, mais dans des immeubles anonymes. Ils ne parlent pas à sœur Eau et frère Vent, mais se réunissent en un cercle de silence chaque mois sur la grande place de la ville.
Rencontrer, aller voir, raconter. Tel est notre rôle. Les religions épousent les passions, les chimères et les espérances des hommes. Elles sont un oscillographe du présent.