À Cuba, la révolution reggaeton

Photos par Lisette Poole Un portfolio issu de la revue XXI
À Cuba, la révolution reggaeton
La salsa, c’est dépassé ? Depuis le début des années 2000, la jeunesse cubaine se trémousse sur un reggae sauce latino, le reggaeton. Plongée dans les folles nuits caribéennes, avec la photographe Lisette Poole qui a documenté ce phénomène en 2015 et 2016.
Paru en janvier 2018
Article à retrouver dans cette revue
La salsa, c’est dépassé ? Depuis le début des années 2000, la jeunesse cubaine se trémousse sur un reggae sauce latino, le reggaeton. Plongée dans les folles nuits caribéennes, avec la photographe Lisette Poole qui a documenté ce phénomène en 2015 et 2016.
« Je vis à Cuba depuis 2015. Un jour à l’aéroport de La Havane, je tombe sur El Chacal (à droite sur cette image) avec son téléphone portable. Le visage caché sous une casquette, il est suivi par une horde de fans. Je ne le sais pas encore, mais c’est une des plus grandes stars du reggaeton de l’île. »
« L’entrée du Cabaret Guanimar coûte environ 10 CUC (peso cubain convertible), 8,50 euros, soit près d’un tiers du salaire moyen. Pour se payer les concerts comme le reste, les gens font des petits boulots en plus de leur activité officielle. »
« Le reggaeton n’est pas franchement de la musique à texte… Les quelques paroles parlent de sexe, de filles, du quartier ou de la drogue. Le but est surtout de faire danser. Ce soir-là, ceinture ouverte, El Chacal est le roi du club. »
« El Chacal a monté un groupe avec Yakarta, une autre star du reggaeton. Ce soir, ils se produisent dans une petite ville rurale. »
« Un clip est tourné à Luyano, un quartier populaire de La Havane. Les enfants se pressent pour approcher leur idole. L’un d’eux porte encore son pantalon rouge bordeaux de l’école primaire. Tous connaissent les paroles par cœur. »
« Tournage de clip à La Havane. À cause de leurs paroles violentes et sexistes, les vidéos ne sont diffusées ni à la télévision ni à la radio. Elles circulent de main en main sur des clés USB. Les chanteurs de reggaeton sont aussi bannis des studios d’enregistrement d’État. »
« Des jeunes filles sont auditionnées pour participer au clip du chanteur El Yonki. Dans l’esthétique reggaeton, les femmes sont avant tout des objets sexuels. »
« La classe moyenne s’étend depuis que les Cubains ont le droit de se mettre à leur compte. Beaucoup d’entre eux dépensent leur argent en sorties. Le carré VIP du Cabaret Guanimar de La Havane est plein. »
« Une soirée dans la station balnéaire de Varadero. Les artistes paient le matériel sur leurs propres deniers. Dans l’industrie du reggaeton, ceux qui veulent percer doivent avoir de l’argent. »
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