Depuis 1995, la Finlandaise Tiina Itkonen mène un travail documentaire inédit, auprès des Inuits au Groenland, dans la zone habitée la plus septentrionale de la planète. La nouvelle
donne climatique, qui affecte fortement leur moyen de subsistance, la chasse à chiens de traîneau, met à l’épreuve
leur sens de l’adaptation.
Depuis 1995, la Finlandaise Tiina Itkonen mène un travail documentaire inédit, auprès des Inuits au Groenland, dans la zone habitée la plus septentrionale de la planète. La nouvelle
donne climatique, qui affecte fortement leur moyen de subsistance, la chasse à chiens de traîneau, met à l’épreuve
leur sens de l’adaptation.
Avec le réchauffement climatique, les zones de chasse accessibles en traîneau depuis Savissivik se réduisent d’année en année, la glace de mer étant moins solide et sa surface moins étendue. Olennguaq possède une vingtaine de chiens de traîneau. Chaque chasseur en a entre dix et vingt, si bien qu’à Savissivik, le nombre de canidés dépasse celui d’humains.
Lors de ses sorties, il n’est pas rare qu’Olennguaq croise le père de sa femme, Qaerngaaq qui, à 80 ans, chasse encore en traîneau. D’une génération à l’autre, les méthodes n’ont pas changé. Seule évolution : le téléphone satellite, utile en cas de difficulté.
La période où la banquise est praticable en traîneau est passée de dix mois dans les années 1990 à cinq mois aujourd’hui, et il arrive que l’épaisseur de celle-ci ne dépasse pas 30 cm, quand elle atteignait souvent deux mètres. En conséquence, les expéditions durent une journée ou moins, contre parfois quatre semaines auparavant. Qaaqqutsiannguaq, le fils aîné d’Olennguaq (ci-dessus à 18 ans), a néanmoins suivi la voie de son père.
Caribous, bœufs musqués, phoques, morses, narvals sont les principales proies de ces professionnels. La capture des ours polaires est rare, et réglementée par des quotas.
Pour la chasse aux gros animaux terrestres – au fusil –, l’habit traditionnel se compose d’un pantalon et de bottes en peau d’ours.
Les moyens mis en œuvre varient selon les types de proies traquées. Ainsi les narvals sont chassés à plusieurs kayaks de mer, au harpon. En hiver, les embarcations sont transportées sur les traîneaux jusqu’aux zones de chasse, en été sur les bateaux à moteur.
Sur les 800 personnes qui peuplent le nord-ouest du Groenland, 200 vivent dans trois villages isolés, dont Savissivik. Les maisons, faites de bois, sont modestes, avec souvent une seule chambre. Elles sont chauffées par des poêles à huile.
Olennguaq habite dans une maison avec sa femme Naduk et leurs sept enfants, dont Nuka, l’avant-dernier (ici à 8 ans). Aujourd’hui, Nuka est capable de conduire seul un traîneau.
Les animaux, comme ici un phoque, dans la cuisine de Qaerngaaq, sont tués pour leur viande. Celle-ci constitue la base de l’alimentation traditionnelle pour les habitants et leurs chiens.
Les chasseurs de Savissivik n’ont pas d’autre activité, ils en dépendent pour faire vivre leurs familles. Il leur arrive de vendre de la peau de baleine, mais c’est très rare. Ci-dessus la maison de Qaerngaaq, qui habite le village, comme sa fille et son gendre, Olennguaq .
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