Les scientifiques de Kyutai n’ont rien à voir avec les entrepreneurs de la Silicon Valley. Ici, la communication n’est pas encadrée comme dans une start-up soucieuse de son image. Pas d’entretiens vidéo de trente minutes pile sous le contrôle sourcilleux d’un censeur corporate. Personne ne vante quoi que ce soit. Une fois la prudence initiale vaincue, les discussions avec l’équipe de Kyutai sont techniques, pointues et toujours passionnées.
On partage la complexité d’un sujet dans un petit restaurant du Marais ou dans un cagibi de l’hôtel particulier qui sent la souris morte. Les conversations sont parfois échevelées, un sujet en amenant un autre, l’interlocuteur trace au besoin un schéma sur le carnet du journaliste, complétant l’entretien par l’envoi de papiers scientifiques « qu’il faut avoir lus ».
D’une façon générale, mieux vaut arriver blindé aux entretiens. Prouver qu’on s’est penché sur les spécialités de la personne interviewée, ce qui signifie nombre de recherches dans Google Scholar ou arXiv, la grande base d’articles scientifiques où les travaux des chercheurs de Kyutai sont largement référencés. Ce sont des stars !