Ce tableau, voilà six ans qu’il nous trottait dans la tête. Dès 2017, une source nous avait suggéré de nous y intéresser, nous précisant que cette Marianne était le cadeau d’un mystérieux mécène à Emmanuel Macron. On avait cherché, on s’était perdu, on avait oublié. Puis à chaque fois que la communication de l’Élysée utilisait la toile, célébrant les noces du street art et de l’action politique, on y repensait, on relisait nos notes, on se disait que quand même…
À force de poser la question autour de nous, dans les milieux de l’art et de la politique, c’est paradoxalement un autre facteur qui nous a finalement mis au travail : la prolifération des histoires. Chacun de nos interlocuteurs avait sa théorie ou son tuyau : c’est un cadeau de l’artiste au couple présidentiel ; la partie émergée de la collection d’art d’Emmanuel Macron ; un don non déclaré d’un personnage sulfureux…
Communication très contrôlée
L’extrême variété des versions contrastait avec la tranquille immédiateté du tableau : depuis l’entrée d’Emmanuel Macron, il était à la même place, devant son bureau, dans ce cabinet de travail dans lequel les présidents reçoivent leurs hôtes de marque. L’administration des lieux, habituellement chargée de la décoration, a laissé le couple présidentiel accrocher la toile.
L’opération envoie un message, très politique, d’autorité et de contrôle. Même des plus petits détails. Nous avons donc voulu aller au-delà des effets de communication, mais également au-delà des petites histoires que colportent tous les personnages se prévalant d’avoir joué un rôle dans l’entrée de la toile à l’Élysée. Et la véritable histoire de cette œuvre s’est avérée beaucoup plus surprenante que toutes les anecdotes que l’on a entendues pendant des années.