Né des décombres de la Seconde Guerre mondiale, le rêve européen s’effiloche à grande vitesse. Les uns après les autres, les clignotants passent à l’orange, au rouge. Les avertissements se multiplient. « L’Europe n’est pas indestructible », s’inquiète Frans Timmermans, vice-président de la Commission. Rien n’y fait. Les soubresauts de la planète imposent leur tempo à une Europe qui n’arrive pas à suivre le rythme.
Ces divergences cruellement accentuées en l’espace de quelques mois se retrouvent du sommet à la base. Les valeurs sur lesquelles l’Europe s’est construite font aujourd’hui partout débat.
Des indignés espagnols aux Grecs de Syriza, des eurosceptiques anglais aux nationalistes hongrois, des extrêmes droites aux extrêmes gauches, la scène politique européenne se fragmente tandis que les institutions de Bruxelles, toujours aussi technocratiques, ont bien du mal à dresser une feuille de route.