En 2020, le quartier d’El-Max à Alexandrie a été partiellement rasé par des bulldozers envoyés par l’État égyptien. Réputée pour sa communauté de pêcheurs et son canal, cette « petite Venise » du Moyen-Orient contrariait les plans d’un gigantesque projet portuaire. Le jeune photographe égyptien Mohamed Mahdy a documenté la vie et la mémoire de ses habitants.








« Je fais toucher à mon fils les murs pour qu’il puisse les imprimer dans sa mémoire. » Cette phrase, écrite par l’une des mères d’El-Max dans sa lettre confiée à Mohamed Mahdy, lui a donné l’idée de mettre en scène sur un pan de mur détruit la mallette contenant les souvenirs du vieux photographe Atef. À l’intérieur, des clichés vieux de cinquante ou soixante ans.

![Hend est la seule femme d’El-Max à exercer le métier de pêcheuse, affirme le photographe. Elle en tire une grande fierté dont témoigne sa lettre. « J’ai commencé à pêcher quand j’avais 7 ans. [...] Au travail, j’étais traitée comme une égale. Depuis mon passage dans la profession, dès qu’un pêcheur travaille mal, on le réprimande en disant qu’une femme travaillait mieux que lui. [...] J’ai arrêté ce travail aujourd’hui, mais je pêche encore avec mes enfants pour m’assurer qu’ils ne seront pas balayés par les vagues. »](https://revue21.fr/wp-content/uploads/2024/09/mohamed-mahdy12.jpg)
